• {Roman} Dream On ! - Chapitre 1

    L'espérance, c'est sortir par un beau soleil et rentrer sous la pluie. » ~ de Jules Renard

     
                -Mylena ?
                Je poussai un petit grognement, regardai mon réveil et constatai qu'il était sept heures du matin, je mis mon coussin sur ma tête. Mais zut à la fin, je suis en vacance, elle pourrait me laisser dormir quand même !! J'entendis la porte de ma chambre puis le bruit des talons de ma mère s'approchant de mon lit.
                -Mylena ? Répéta-t-elle. (je grognai une seconde fois, afin de lui faire comprendre que je l'entendais)Excuse-moi de te réveiller alors que tu es en vacance, mais... C'est juste pour t'informer que je ne rentrerai pas ce soir, je suis de garde cette nuit.
                Encore ? Je poussai un soupir, enlevai mon coussin et me redressai légèrement pour croiser le regard émeraude de Diane, ma génitrice. Ma mère était infirmière et elle n'était pas souvent présente à la maison mais je ne lui en voulais pas, elle s'était toujours bien occupée de Bastien –mon grand frère- et de moi, même lorsque notre père est parti, la laissant seule avec deux enfants à charge. Je ne me souviens pas de son départ, à l'époque, je n'avais que deux ans, mon frère, lui en avait sept et il s'en souvenait encore. Il n'a jamais accepté sa "fuite" et depuis ce jour, il le déteste. Malgré cette séparation, très douloureuse pour ma mère, elle a toujours su être douce, aimante, souriante et à l'écoute de nos besoins. Il y a des jours où je me demande comment elle a réussi à rester zen lorsque mon frère faisait sa crise d'adolescence, c'était une vraie catastrophe, chaque jour était pire que le précédent pourtant, je n'ai jamais vu ses cheveux blonds coupés court s'irisaient sur sa tête lorsqu'il faisait la pire bêtise. Si cela avait été notre grand-mère, Bastien aurait souffert le martyr.
                Elle était une maman parfaite, nous le savions et nous l'adorions. Elle caressa mes longs cheveux brun foncé presque noirs avant de poser ses lèvres sur mon front. Elle me murmura de ne pas faire trop d'idioties pendant son absence et sortit de me chambre. Je regardai le plafond de ma pièce. Moi ? Faire des bêtises ? Elle sait très bien que je ne suis pas Bastien et que je ne fais jamais rien. Je me rallongeai dans mon lit, espérant me rendormir, en vain. À force de gigoter dans tous les sens pendant trois bonnes heures, je décidai de me lever afin de prendre mon petit-déjeuner. Une fois mon bol remplit de céréales, je commençai à manger tranquillement en repensant à ce que j'avais appris la veille. Étant donner que mon frère est dans une école spécialisée, il vit très loin de la maison, de ce fait, je ne le vois que très rarement. À vingt et un ans, il se sentait prêt à vivre seul dans un appartement – je ne préfère même pas savoir dans quel état il est,  Bastien déteste faire le ménage, en sa présence il ne faut jamais parler de « balayer », « ranger » ou  « nettoyer », je vous laisse imaginer les dégâts-.
                Maman m'a informé qu'il ne rentrait pas pour les vacances de février, mais promettait de venir pour celles de Pâques, d'après elle, il y aurait une fille derrière tout ça, mais ce n'est qu'une supposition. Récapitulons, si ma génitrice continue à travailler non-stop et que mon frère n'est pas là, je vais me retrouver toute seule dans la maison. Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire ? Liza n'est pas là pendant les deux prochaines semaines, elle est allée skier et Max' est parti voir sa grand-mère et ne rentre que dans une semaine. Je soupirai et posai mon bol vide dans l'évier. Je n'avais rien de prévu aujourd'hui, en regardant par la fenêtre, je pouvais constater qu'il y avait un magnifique soleil. Où était la soit disant averse qu'avait annoncée la météo ? Il n'y avait aucun nuage dans le ciel ! Bon, je sais ce qu'il me reste à faire : m'habiller et profiter du beau temps !

                   Plus je me regardai dans mon miroir, plus j'avais l'impression d'être... Pathétique. Oui, j'étais vraiment pathétique... J'avais décidé de m'habiller avec les vêtements de ma mère afin de faire plus mature, le résultat que j'avais obtenu était loin de mes espérances. Je lui avais « emprunté » un pull à col roulé caramel qui collait au corps, ainsi qu'un jean coupe slim, légèrement taille basse, un foulard au motif léopard et des bottes marron avec un talon de sept centimètres. Je pris un élastique et attachai mes cheveux en queue de cheval.
                J'avais adoré cette tenue, mais elle allait beaucoup mieux à ma génitrice qu'à moi. Je fis une grimace, tant pis, je vais rester comme ça aujourd'hui et demain, je remettrai mes anciens habits. Je me dirigeai à grand pas vers la porte d'entrée de la maison. C'était la première fois que je mettais des talons et j'ai failli tomber à maintes reprises – heureusement que je n'étais pas loin d'un meuble !-. Une fois dehors, je fermai la porte à clé et les fourrai dans la poche de mon pantalon. Les doux rayons du soleil caressèrent ma joue, je m'étirai, aujourd'hui, j'avais décidé que j'allais passer ma journée dehors. Qui sait peut-être que j'allais rencontrer l'homme idéal, mais j'en doute. Je commençai à marcher dans les rues de la ville bondées de personnes faisant leurs courses. Je ne pensai pas qu'il pouvait y avoir autant d'adulte pendant les vacances scolaires.
                -Hé ma petite dame ?
                Je me retournai et croisai le regard d'une personne que je connaissais depuis ma tendre enfance. Il fut surpris de me voir. Je m'approchai de lui et enlaçai, l'homme d'une soixantaine d'années qui était aussi mon grand-père du côté maternel. Je remarquai du coin de l'œil, son stand où il vendait les produits qu'il faisait lui-même pousser dans sa ferme.
                -Mylena ? Tu es resplendissante, tu as un rendez-vous ? Me demanda-t-il, un sourire taquin dessiné sur les lèvres. Si c'est le cas, ce garçon a vraiment de la chance.
                -Hein ? Euh... Non, non, murmurai-je un peu embarrassé. J'avais envie de m'habiller comme maman, mais le résultat n'est pas super.
                -Ne dis pas de sottise, tu es magnifique, tu ressembles à un adulte habillé de la sorte.
                Je lui fis un sourire. Nous continuâmes à parler du temps où j'étais petite pendant un petit moment avant qu'un client vienne lui acheté ses produits, je lui fis la bise et le laissai à ses affaires pensant qu'il fallait mieux qu'il vende toutes ses marchandises avant de rentrer sans quoi il se ferait sévèrement disputer par grand-mère. Je continuai à marcher pendant une bonne heure avant de constater qu'il était midi passer –je me demandai aussi pourquoi mon ventre faisait un drôle de bruit-, heureuse d'avoir pris un peu de liquide, je me précipitai vers l'épicerie la plus proche et m'achetai un sandwich. Je remerciai le caissier, pris mon casse-croûte et sortis du bâtiment. Cela faisait longtemps que je n'avais pas mangé dehors.
    Je remarquai que des hommes m'observaient et sentir leur regard sur moi, me fit froid dans le dos. Lorsque je fus obligée devant eux, je les entendis siffler, mais je fis comme si je n'avais rien entendu et continuai à marcher, je déteste ce genre de mecs, ils sont du genre à ne penser qu'à « ça », ils m'horripilent ! Une fois loin d'eux, j'enlevai le film transparent qui recouvrait mon sandwich et je commençai à le manger tout en regardant les diverses vitrines des boutiques.
                Une fois mon repas terminé, je continuai ma balade, en espérant ne pas faire de rencontre avec des hommes horripilants. Le centre-ville était animé, les enfants se couraient après, jouaient, riaient entre eux. Je fis un petit sourire, ils étaient si heureux et tellement mignons. J'entendis des hurlements qui me firent sursauter. Qu'est-ce que c'était ? Quelqu'un était en danger ? Alors pourquoi personne ne s'en soucier ? Ils faisaient comme si de rien n'était. Pourtant, c'est souvent mauvais signe lorsqu'une personne hurle, non ? D'autres cris se firent t'entendre, je précipitai vers la source du bruit, je traversai plusieurs petites rues, slalomai entre les voitures mal garées. Ce n'était vraiment pas facile de faire ça avec des talons et je commençai à avoir un peu mal. C'est bien la dernière fois que j'en mets !
                Je débouchai sur la rue principale et fus surprise de constater qu'il y avait beaucoup de filles – de seize à vingt-six ans- en bonne santé qui attendaient près d'un magasin. J'ai couru... Pour rien ? Je n'y crois pas que je me suis précipitai pour simplement voir des personnes hurler devant un magasin. Elles semblaient impatientes d'entrée à l'intérieur, elles gigotaient dans tous les sens, poussant des petits cris, quelques-unes se tenaient les mains et sautaient de joie. Elles avaient l'air contente, mais je me demande bien pourquoi. L'établissement devant lequel elles attendaient été un magasin de musique, et à mon avis, il devait y avoir quelque chose d'important pour que tant de personnes s'amassent autour. Je m'approchai lentement d'une adolescente que je reconnus, je l'avais déjà croisé au lycée et elle m'avait déjà parlé une...ou deux fois. Quand elle me vit, elle me fit un sourire.
                -J'y crois pas, commença-t-elle tout excitée, toi aussi tu es une de leur fane ?!!
                Fane ? Fane de quoi ? Ou... De qui ? Elle commença à pousser un petit cri de joie, me prit les mains et me fit sauter avec elle. Elle... Est folle ? Mais qu'est-ce qu'elles ont toute aujourd'hui ?! Elle commença à parler vite, elle était si rapide que je n'arrivai pas à suivre la conversation.
                -.... Et en plus, tu t'es fait belle pour les voir !!! S'écria-t-elle., heureuse
                -Je... Mais de quoi tu parles ? Demandai-je abasourdie.
                -Bah, t'es pas venue pour rencontrer les Independent Stars ?(devant mon silence, elle mit ses mains sur ses hanches et me regarda dans les yeux.) Tu sais le groupe qui fait fureur en ce moment composé de trois mecs canons de vingt et un ans qui chantent divinement bien !!
                -Ah... Oui !
                En fait, je ne voyais pas du tout de quoi elle parlait. Je n'étais pas fane de musique, je ne savais même pas en faire. Au lycée, j'avais pris cette option juste pour être avec Liza et surtout pour ne pas qu'elle se retrouve seule. J'entrelaçai une mèche de mes cheveux entre mes doigts et regardai les personnes se trémoussaient sur place, impatiente d'entrée dans le magasin. Alors c'était comme ça les fans de musiques qui désiraient rencontrer leurs idoles... Les portes de l'établissement s'ouvrir et les individus commencèrent à entrer dedans en poussant des cris de joie. L'adolescente que j'avais abordée me signe de venir avec elle, je refusai poliment et m'éloignai, bien décidé à continuer ma balade.
                Malheureusement pour moi, plusieurs filles pressées d'entrer, me poussèrent et sans le vouloir, elles me forcèrent à rentrer dans le magasin. Je pénétrai dans une grande pièce remplient de fanes qui hurlaient des prénoms – sûrement ceux des Independant Stars -, leurs cris me donnaient mal à la tête, pourquoi il faut toujours que je me retrouve dans un endroit où je ne veux pas être ? D'autres personnes entrèrent dans la salle, m'obligeant à avancer vers une scène. Je poussai plusieurs jurons, je voulais profiter de ma journée pas rester dans une salle remplit fans en chaleur ! Je commençai à étouffer et je n'avais qu'une envie sortir de là au plus vite !! C'est donc avec une force surhumaine que j'essayai de me diriger vers la sortie, au début tout allé bien, les filles étaient, un tout petit peu, agitées, mais rien de bien méchant, je pouvais facilement me faufiler, mais lorsque les lumières se sont éteintes et que la musique a commencé, elles se sont transformées en vraies harpies hystériques ! L'horreur ! Elles bougeaient dans tous les sens et je ne pouvais plus bouger d'un centimètre sans être serrer contre deux personnes –qui ne semblaient pas se soucier de ma présence-. Je soupirai, j'en ai marre à la fin ! Je veux sortir d'ici avant de mourir asphyxier !
                -Merci d'être venu aujourd'hui, commença la voix d'un homme.
                J'essayai de me retourner afin de voir qui parlait, en vain, les filles de devant cacher la scène et il m'était impossible de l'apercevoir. Les fans se mirent à hurler encore plus fort, je mis mes mains sur mes pauvres oreilles en poussant des petits gémissements plaintifs, c'était une vraie torture.
                -Nous ne pensions pas qu'il y aurait autant de personne, fit remarquer une autre personne, d'après la voix, c'était aussi un homme.
                -Si nous sommes ici, devant vous, commença une troisième voix masculine, c'est afin de vous annoncer que les Independant Stars font... Une pause.
                Les personnes présentes dans la pièce se mirent à hurler, criant des « NON !! » , « Pourquoi ? » ou des « C'est horrible !! ». Ces inconnus auraient pu se taire, elles sont tellement agitées qu'il met impossible d'avancer et en plus, elles n'arrêtent pas de brailler !! Je ne reste pas une seconde de plus, tant pis pour elles si elles ne me laissent pas passer, je pousse. Une bonne dizaine de minutes plus tard, j'arrivai dehors, je soupirai de soulagement. Enfin, j'avais réussi, je n'étais plus compresser contre deux personnes hystériques. Ça ressemble à ça, les fans en action ? Elles font drôlement peur ! Ils sont vraiment courageux ces idoles, moi, j'aurai pris les jambes à mon cou ! J'entendis de nouveaux hurlements, ainsi que des... Pleurs ? Elles étaient sûrement tristes que leur groupe fasse une « pause ». Je m'étirai et déviai mon regard de l'entrée du magasin. Je vais vite déguerpir, avant d'être une fois de plus pousser, je compte ne pas retourner à l'intérieur une seconde fois !
                Après avoir rencontré mon grand-père, manger un sandwich et être emporter par des fans, qu'est-ce que je pouvais bien faire ? Je n'avais pas vraiment d'idée, enfin jusqu'à ce que j'entende un garçon supplié sa mère pour qu'il aille jouer avec ses amis au parc. Cela fait longtemps que je n'y suis pas allé avec Liza et Maximilien, un jour, j'y retournerai avec eux, mais pour l'instant, je vais y aller toute seule et continuai à profiter de cette magnifique journée. Après avoir longuement marché dans plusieurs petites ruelles, j'arrivai à destination, le parc de la ville était vaste et verdoyant. Il y avait de majestueux arbres qui en été faisaient beaucoup d'ombre grâce à leur feuillage. Je me rappelle que lorsque j'étais petite, il m'arrivait d'essayer de monter tout en haut, sans grand succès, le plus souvent, je tombai et je pleurai et Bastien se moquait de moi, car il arrivait sans problème à le faire, mon frère a toujours un casse-cou, et je l'ai toujours admiré. Je m'installai sur un des nombreux bancs qui se trouvaient à proximité des bacs à sable pour enfants et regardai les petites filles et les petits garçons jouaient. Il était normal qu'avec ce temps, les familles sortent pour profiter du soleil. Une vieille dame s'installa à mes côtés, elle sortit un paquet remplit de graines et les lançait par terre afin que les oiseaux viennent picorer. Je ne pensais pas en voir autant, il y en avait facilement une vingtaine et ils étaient si proches que j'aurai pu en toucher un. Je vis des enfants les regardaient, les yeux pétillants et un sourire béat dessiner sur lèvres, à croire que non plus n'en avaient pas vu de si près. Voir leur frimousse émerveillée me fit rire, ils étaient vraiment trop mignons.
                -Lequel est votre enfant ? Demanda la veille dame qui s'était installé près de moi.
                -Co-Comment ? Répliquai-je surprise. Au-Aucun, je suis encore au lycée.
                -Oh ! Toutes mes excuses, avec vos habits, je vous ai prise pour une adulte.
                -Vous n'êtes pas la première à me faire cette remarque, lui répondis-je un grand sourire dessiné sur les lèvres.

                    Je m'étirai et regardai le ciel qui commençait légèrement à décliner. J'avais dû dormir comme un loir, je me redressai, enlevai les herbes qui collaient à mes vêtements et soupirai. La fin de journée était vite arrivée, dans peu de temps, le soleil allé disparaître. Juste après avoir discuté avec la vieille dame, commençant à bailler, j'avais décidé de faire une petite sieste près d'un arbre. Ce n'était pas la meilleure chose à faire, c'est vrai que j'aurai pu me faire piquer des affaires où on aurait pu me faire quelque chose, mais je n'avais rien et c'était à mon avis le principal.
                Je vis au loin un couple, ils étaient si proches, ils se tenaient la main et la femme avait sa tête collée contre le bras de son amant. Ils souriaient. Ils étaient heureux. Heureux de vivre une belle histoire amour que je ne connaîtrai peut-être jamais. Ils en avaient de la chance... J'aimerai moi aussi connaître le grand amour et vivre une grande histoire avec lui. Le vent glacial de février caressa ma nuque me donnant froid. La température en hiver n'était pas fameuse, mais lorsque le soleil se couche, c'est encore pire. Il était temps de rentrer. Je passai juste devant le couple que j'avais vu un peu plus tôt et je ne pus m'empêcher d'écouter leur conversation.
                Chéri, commença une jeune femme, j'aimerais qu'on aille au grand pont pour voir le coucher de soleil.
                -Tu es sûre ? Il commence à faire froid...
                -Mais c'est tellement romantique !!
                L'homme finit par approuver et ils commencèrent à partir vers le lieu que la jeune femme avait proposé. Je les regardai partir. Un coucher de soleil... Ça fait longtemps que n'ai pas assisté à ça. Autrefois, j'adorai le regarder et j'attendais impatiemment la fin de la journée pour le contempler. À force d'y aller, j'ai compris que c'était des couples qui m'entouraient et les voir me mettaient le moral à zéro. En entendre me parler, me donna envie d'y aller, de toute façon ou que j'aille, je vois des couples alors que j'en remarque un de plus ou un de moins, je ne vois plus trop la différence. C'est donc un grand sourire dessiné sur le visage que je me dirigeai vers le grand pont. Le vent froid soufflait de plus en plus, il me gelait de la tête au pied et dire que la journée avait était agréable... Je soupirai, mis les mains dans les poches de mon manteau et continuai à marcher.
                En arrivant, je ne fus guère surprise de découvrir le pont presque vide. Le couple que j'avais croisé un peu plus tôt n'y était pas, ils avaient sûrement dû changer d'avis sentant le froid pénétré dans leurs vêtements. Moi aussi, j'avais failli faire machine arrière, mais je voulais tellement voir ce coucher de soleil que j'avais décidé d'y aller. Heureusement pour moi, il n'y avait pas grand monde, peut-être une quinzaine de personnes alors que d'habitude, il y en a plus d'une centaine, cela faisait bizarre, mais au moins, il y avait beaucoup moins de couples !
                Le grand pont appelé aussi le pont  des amoureux était l'endroit idéal pour voir un coucher de soleil, il enjambait une rivière qui se jetait directement dans l'océan –que l'on pouvait apercevoir d'ici-, de ce fait on pouvait contempler le soleil disparaître derrière l'océan. Je posai mon menton sur la rambarde de sécurité, scrutant la rivière scintillée puis le soleil commença à disparaître à l'horizon afin de laisser place à lune. Le ciel était peint d'orange, de rouge et jaune, se reflétant aussi sur les nuages. Ce fut un beau spectacle qui fut de courte durée. Une goutte tomba sur le bout de mon nez et ne présageait rien de bon. Soupçon confirmé : quelques minutes plus tard, l'averse prédite par la météo arriva et commença à nous tremper jusqu'aux os. Je devais rentrer au plus vite, je n'avais pas pris de parapluie et la nuit commencée à tomber. Au moment même où j'allai me mettre à courir, un homme d'une quarantaine d'années me bouscula. Mes clés que je tenais dans mes mains avant la collision volèrent aux dessus de nos têtes pour tomber un peu plus bas, dans la rivière. Je poussai un petit cri, horrifié, qu'est-ce que j'allai pouvoir faire ?! Maman ne rentrait pas ce soir et il pleuvait de plus en plus ! Je n'avais pas d'autre choix que d'aller les chercher moi-même. L'homme s'excusa rapidement et se remit à courir afin de se mettre à l'abri le plus rapidement possible.
                Je me dépêchai de traverser le pont et de m'approcher de la rivière. Je remontai mon pantalon, enlevai mes bottes, relevai les manches de mon pull et partis à la recherche de mes précieuses clés. J'aurai pu appeler maman, lui dire que je les avais perdues, elle serait venue m'apporter les siennes, mais je ne voulais pas qu'elle quitte son travail pour moi. J'avais seize ans ! Je pouvais me débrouiller toute seule, je devais réparer mes bêtises moi-même... C'est donc sous la pluie battante et en pleine nuit que je recherchais mes clés. Plusieurs minutes passèrent et finirent par se transformer en heures. Au bout d'une bonne heure et demie, je commençai à perdre espoir, je ne les retrouverai jamais. Une larme roula sur ma joue puis une deuxième. Elles se mélangèrent aux gouttes de pluie qui ruisselaient sur mon visage. J'essuyai mon visage humide, j'étais seule, personne ne viendrait m'aider, pourquoi il faut toujours que ça n'arrive qu'à moi ?
                -Je peux vous aider ?

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 7 Janvier 2015 à 16:05

    Vraiment bien le premier chapitre ! 

    2
    Jeudi 8 Janvier 2015 à 06:53

    Je lirais les autre aussi ^^

    3
    Jeudi 8 Janvier 2015 à 16:49

    Ça marche ! ^^ yes

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