• {Roman} Dream On ! - Chapitre 2

    Une rencontre, c'est quelque chose de décisif, une porte, une fracture, un instant qui marque le temps et crée un avant et un après. » ~ de Eric-Emmanuel Schmitt


                    Je me retournai et fus surprise de voir une silhouette masculine, un parapluie au-dessus de sa tête afin de le protéger de l'averse. Qu'est-ce que j'allai faire ? Qu'est-ce qu'il me voulait ? Je reculai de quelques pas, chose que je n'aurai pas dû faire, étant maladroite depuis ma tendre enfance, je trébuchai sur une grosse pierre qui se trouvait sous l'eau et je tombai sur mon postérieur. Je baissai la tête, ma cheville me faisait mal, j'avais dû me faire une entorse en tombant. Une autre larme roula sur ma joue, je baissai la tête, ce genre de chose n'arrive qu'à moi.
                   -Eh ! Vous allez bien ? Me demanda l'inconnu.
                   Je relevai la tête et poussai un cri de surprise, il se trouvait juste devant moi. Il avait été rapide, je ne l'avais même pas entendu arriver. Il se mit à ma hauteur, malgré la pénombre qui régnait, il du remarquer que je tenais ma cheville douloureuse.
                   -Je vous ai fait peur ? J'en suis navré. Ce n'était pas mon but.
                   -C-Ce n'est pas très grave, mais je crois que je me suis foulée la cheville en tombant.
                   -Je vais vous aider, je ne vais pas laisser une jeune femme qui a besoin d'aide, surtout que c'est ma faute si vous êtes dans cet état. Je vais vous ramener chez vous.
                   -J-Je ne peux pas rentrer chez moi, j-j'ai perdu mes clés dans la rivière, murmurai-je en baissant la tête.
                   -C'est donc ça que vous cherchiez.
                   Je hochai légèrement la tête. J'essayai de me redresser afin de continuer mes recherches, en vain. Ma blessure me faisait souffrir, je poussai un petit gémissement. Je sentis les mains de l'inconnu passaient sous mes jambes et dans mon dos et en moins de deux, je me retrouvai en mode « princesse » dans ses bras. Il me porta jusqu'au bord de la rivière et me posa sur le sol. Il enleva sa veste et me la posa sur ma tête. Il ne me connaissait, je ne le connaissais pas, alors pourquoi il m'aidait ? Pourquoi il ne faisait pas comme les autres personnes ? Je le regardai repartir dans le ruisseau à la recherche de mes clés. Il arrivait à garder son parapluie au-dessus de sa tête tout en se baissant dans tous les sens, il était doué, moi, je l'aurai fait tomber.
                   Pendant plusieurs minutes, je le regardai batailler. C'était à moi de le faire pas à une autre personne. J'essayai de me relever et je réussis tant bien que mal à me tenir debout, je commençai à marcher, mais ma cheville me faisait trop souffrir pour faire un seul pas. Je retombai à terre, dos contre sol. Je soupirai, j'étais une bonne à rien et en plus, quelqu'un devait faire mon boulot à ma place. Je vis une masse juste au-dessus de moi sûrement la personne qui m'avait aidé. Il me releva et je dus prendre appui sur son buste pour ne pas tomber.
                   -J'ai retrouvé vos clés. Vous êtes trempée, constata-t-il. Vous allez attraper froid, vous habitez loin ?
                   -Je... Oui...
                   -Je vois... J'habite à quelques mètres d'ici, vous allez venir chez moi, le temps que la pluie s'arrête.
                   -Je-Je ne veux pas vous déranger plus longtemps...
                   Pour seule réponse, je me retrouvai une seconde fois en mode « princesse » dans ses bras, signe qu'il allait sûrement m'emmener chez lui. Un inconnu qui m'invite chez lui, c'est bizarre, non ? Et si... S'il allait me faire quelque chose ?! Je ne veux pas qu'on me touche, je ne veux pas mourir, je suis trop jeune !! Je commençai à me débattre, mais il était bien trop fort pour moi, je commençai à fatiguer et je dus arrêter. Mes yeux commencèrent à se fermer. Non... Je ne devais pas m'endormir sinon il allait sûrement me faire des choses.
                   Une lumière vive éblouit mes yeux et je les fermai par instinct. Il me posa sur quelque chose de confortable et je l'entendis s'éloigner. J'ouvris légèrement les yeux afin de m'habituer à la luminosité de la pièce. J'étais assise sur un canapé et la pièce était remplie de divers cartons. Il venait d'emménager ou est-ce qu'il allait déménager ? J'enlevai la veste qu'il m'avait mise sur la tête et la posai à côté. J'entendis un bruit sourd suivit quelques jurons puis il revint avec une grande serviette qu'il m'en tendit pour que je la prenne. Je remarquai qu'il avait une casquette sur la tête, à quoi cela lui servait ? En pleine nuit, le soleil ne frappait pas et encore moins dans une maison. J'enlevai l'élastique qui tenait mes cheveux depuis ce matin et séchai mes cheveux humides avec la serviette, pendant qu'il était reparti dans une autre pièce.
                   Un autre bruit parvint jusqu'à mes oreilles me faisant sursauté, je me levai et marchai difficilement vers l'endroit d'où cela venait, je pris appui sur une porte et regardai le désastre qu'il y avait dans la pièce. Je retrouvai le jeune homme qui m'avait aidé enfouit sous d'autres cartons. Il remarqua que j'étais là et surtout que sa casquette était à quelques mètres de lui. Il parut surpris et se releva rapidement afin de la récupérer pour la remettre sur sa tête, une fois sa précieuse remit sur son crâne, il s'avança vers moi et... Il trébucha sur ses boîtes et tomba au sol, dos contre terre. Je ne pus m'empêcher de rire, sa tête me faisait rire, il avait les grands yeux ouverts et faisait une grimace. Je m'agenouillai près de sa tête, un grand sourire dessiné sur les lèvres, puis j'enlevai sa précieuse casquette pour voir à quoi il ressemblait. Je rencontrai de magnifiques yeux bleus-gris quelques mèches de ses cheveux ( ... Bleu nuit ? ) cachaient son regard. Lorsque nos prunelles se rencontrèrent mon cœur rata un battement. Il se redressa avec difficulté, soupira et mit une main dans ses cheveux.
                   -Super maintenant vous êtes au courant, bougonna-t-il.
                   -.... Au courant de quoi ? Demandai-je hésitante.
                   -Bah...
                   Il réalisa mes paroles et approcha sa tête un peu trop près de la mienne, je rougis légèrement et m'éloignai un peu de lui. Il-Il est un peu bizarre ce type. Il pointa un doigt vers son visage et me regarda dans les yeux. Je penchai ma tête vers la droite, devais-je savoir quelque chose ?
                   -Vous ... Ne savez pas du tout ?
                   -Qu'est-ce que je devrais savoir ? Lui redemandai-je.
                   -Rien... Vous ne ... Devriez rien savoir ! (Il soupira et ... J'eus l'impression qu'il était content.) Vous vous appelez comment ?
                   -M-Mylena et... Vous ?
                   -Mylena... C'est un joli prénom.
                   Il me fit un sourire en coin, il était vraiment mignon. Je me sentis rougir de plus belle et baissai légèrement la tête afin qu'il ne puisse pas voir mes rougeurs. Je serrai mon poing gauche contre mon cœur qui battait à la chamade depuis que mon regard émeraude avait croisé le sien.
                   -Moi, c'est...Raphael, répondit-il, hésitant.
                    -Me-Merci, bafouillai-je en prenant les habits qu'il me tendait.
                   Ce Raphael était vraiment quelqu'un de très gentil, il m'avait porté jusqu'à la salle de bains pour que je puisse prendre une bonne douche pour me réchauffer. Il m'avait aussi prêté des vêtements à lui pendant que les miens allaient sécher. Je fermai la porte à clé -on ne sait jamais-, me déshabillai et entrai dans la baignoire. L'eau tiède coula sur ma peau froide, je poussai un petit soupir, cela faisait un bien fou. Je restai un long moment, comme ça, laissant le flot brûlant me réchauffer.
                   Je réalisai après plusieurs minutes que je prenais une douche, dans une salle de bains qui n'était pas la mienne et qui en plus appartenait à un garçon très séduisant. Chaque matin, il devait se lever et allait dans la salle d'eau. Je me sentis rougir juste en l'imaginant à ma place, l'eau ruisselant sur son corps. Je secouai énergiquement la tête de droite à gauche, je ne devais pas penser à ce genre de chose !
    Quinze minutes plus tard, j'avais éteint l'eau, j'enroulai une serviette vert pâle et regardai les habits que Raphael m'avait gentiment prêtés : un t-shirt blanc, trois fois trop grand pour moi avec pingouin en train de manger une glace sur une planche de surf dessiné dessus et un jogging noir, lui, aussi trop grand. Je me vêtis rapidement, et sortis de la salle de bains, mes vêtements trempés dans mes bras. Ma cheville me faisait toujours mal lorsque je posai mon pied blessé par terre, j'oubliai la douleur quelques instants et me dirigeai vers le canapé.
                   Il n'y avait aucun bruit dans la maison. Où était Raphael ? Il m'avait laissé seul ?! J'étais toute seule dans l'appartement d'un inconnu !? Je ne sais même pas où je suis dans la ville ! Comment je vais faire pour rentrer chez moi ?! Je commençai à paniquer, panique qui s'évapora lorsque la porte d'entrée s'ouvrit et laissa entrer un Raphael, casquette sur la tête, parapluie fermé dans une main et dans l'autre mes bottes que j'avais laissées près de la rivière. Il posa les affaires près de la porte et s'approcha de moi pour prendre mes habits trempés et les étendre.
                   Il était ... reparti là-bas pour mes chaussures ? Mon cœur rata un battement, il était décidément trop gentil. Je le regardai s'occuper de mon linge, il ne me connaissait pas vraiment et il m'aidait. Il avait retrouvé mes clés dans la rivière en pleine nuit, m'avait emmené chez lui, et il s'occupait de moi comme si on était des amis. J'entrelaçai mes mains entre elles...
                   -Ra-Raphael ?
                   -Oui ?
                   Il se retourna vers moi, lorsque nos regards se croisèrent, je me sentis rougir, je tournai légèrement la tête pour ne pas le voir, pris une mèche de mes cheveux entre mes doigts.
                   -Me-Merci pour t-tout, bégayai-je.
                   C'était bien la première fois que ce genre de chose m'arrivait : bafouiller devant un garçon. Je l'entendis s'approcher de moi et il posa son front contre le mien. M-Mais qu'est-ce qu'il faisait encore ?! Mon cœur battait de plus en plus fort et je devins aussi rouge qu'une tomate bien mûre. Il s'éloigna de moi et mit sa main droite sur son menton.
                   -Pourtant, vous n'avez pas de fièvre, murmura-t-il.
                   -Par-Pardon ?
                   -Vous êtes toute rouge, je pensai que vous aviez attrapé froid, mais vous n'avez pas de température. C'est sûrement la fatigue.
                   -Sûr-Sûrement...
                   Quel adolescent... Étrange ? En parlant d'étrange, je n'ai pas croisé ses parents... Il doit sûrement être émancipé et vivre seul dans cet appartement. Il en a du courage, moi, je ne pourrais pas vivre loin de ma mère. Je le regardai un long moment et réalisai qu'il était encore sorti avec sa casquette, je me demande bien pourquoi. Sûrement pour se donner un style, mais quand même jusqu'à la porter même en pleine nuit, c'est qu'il doit y tenir. Je réalisai que depuis notre rencontre, nous n'arrêtions pas de nous vouvoyer, c'est étrange entre deux adolescents. On devrait plutôt se tutoyer, ça serait plus logique. En y repensant, c'est lui qui a commencé et j'ai fait de même, je fis un petit sourire en coin.
                   - Raphael ? Rappelai-je.
                   -Oui ?
                   -Vous... Vous pouvez me tutoyer, nous avons le même âge après tout.
                   -D'accord... Mylena (il me fit un autre sourire, je rougis légèrement.) toi aussi, tu peux me tutoyer.
                   -Tu n'es pas français, n'est-ce pas ?
                   Il fit un sourire en coin, il ne releva pas la tête pour me regarder, trop préoccuper par ce qu'il faisait : il couvrait ma cheville avec une bande.
                   -Pourquoi dis-tu ça ?
                   -Tu as un petit accent...
                   ... Très craquant, ajoutai-je mentalement. Il fit un nouveau sourire en coin, ça voulait dire quoi ça ? Un oui ou un non ? Je parierai sur un oui, mais...
                   -Je suis britannique, je viens de Londres, m'avoua-t-il.
                   J'avais raison. S'il est britannique... Ça veut dire que...
                   -Tu as vécu en Angleterre !! M'écriai-je, tu en as de la chance. Big Ben ! Buckingham Palace ! J'ai toujours rêvé d'y aller !!
                   Raphael se mit à rire, je me sentis bête et rougie légèrement. Il se moquait sûrement de moi. Je me mordis la lèvre inférieure et baissai le regard. Comment s'humilier en cinq seconds chronos ? Dites, tout ce qui vous passe par la tête ! J'entrelaçai mes doigts entre eux, les joues légèrement gonflées parce que oui, j'étais (très) légèrement vexée.
                   -Tu es vraiment étrange, répliqua-t-il entre deux fous rires.
                   -En... Bon ? Ou en mal ?
                   -En bon, en très bon même.
                   Je relevai mon regard et croisai ses prunelles. Je rosis en remarquant un autre sourire en coin terriblement craquant. Mes pupilles commencèrent à me piquer, je mis ma main devant ma bouche et baillai. Je commençai à m'endormir, je me frottai les yeux. Il murmura un « terminer », se releva et alla voir mes vêtements avant de revenir, une main dans les cheveux.
                   -Tu veux rester ? Me proposa-t-il, tes habits ne sont pas encore secs et tu m'as l'air... Très fatiguée.
                   Il... Il me proposait de rester ? Je ne savais pas quoi répondre. La première chose qu'on fait lorsqu'un inconnu vous propose de rester chez lui, c'est de dire « non, je vais rentrer », et même, on ne va pas chez cette personne. Mais... Raphael était... Différent, il était vraiment très gentil, cependant, je ne pouvais pas abuser de cette gentillesse plus longtemps, je devais rentrer. Je hochai négativement la tête et lui fis un petit sourire.
                   -Je ne vais pas t'embêter plus longtemps. Tu as fait beaucoup de choses pour moi et je t'en remercie...
                   -Comme tu veux, mais laisses-moi au moins te raccompagner.
                   Je hochai légèrement la tête, les joues rouges, le cœur battant, un sourire dessiné sur le visage. J'étais... Heureuse ?

                    Raphael me tendit mes précieuses clés que j'avais accidentellement perdues dans la rivière. Je le remercier une fois de plus et avec, j'ouvris la porte de chez moi. Heureusement, la pluie avait cessé et nous avions pu venir jusqu'à ma maison, sans être mouiller. Mon « sauveur » m'avait même porté sur son dos en prétextant qu'il ne fallait pas que je marche pour éviter d'avoir mal. Je l'ai donc écouté et pendant tout le trajet, j'ai niché ma tête dans le creux de son cou, humant au passage son parfum ... Boisé.
    Je regardai depuis quelques instants, le sac en plastique que je tenais à la main, mes habits se trouvaient l'intérieur. Raphael m'avait proposé de garder les vêtements qu'il m'avait prêtés... Mais maintenant, j'étais de retour chez moi, je pouvais me changer et lui rendre...
                   -Bon, ben... Je vais y aller, il se fait tard, m'expliqua l'adolescent en faisant un signe de la main.
                   -Je... Attends cinq minutes, je vais te rendre tes habits... Je me change vite fait et...
                   -Pas la peine, me coupa-t-il. Tu me les rendras une prochaine fois. Bon, ben... Salut.
                   -Je...
                   Devais-je le laissé partir comme ça ? Il avait tellement fait pour moi, j'aimerais faire de même pour lui, je lui murmurai un autre « attends, je reviens dans cinq minutes » et me précipitai dans le salon, à la recherche d'un objet qui pourrait me servir. La chose trouvait, je me redirigeai vers l'entrée en espérant qu'il n'était pas parti. Heureusement pour moi, il était toujours là, adossé au mur de ma maison. Il fit un sourire en coin en voyant arrivé.
                   -Tu ne devrais pas de précipiter comme ça, m'annonça-t-il, tu risques de te faire encore plus mal.
                   -D-Désolée... Mais je ne voulais pas te faire attendre en prenant mon temps.
                   Il me regarda un long moment avant que je comprenne qu'il attendait, je m'approchai de lui et lui montrai un stylo à bille que j'avais dégoté dans le tiroir du buffet de la salle à manger. Je lui demandai de me montrer sa main et il s'exécuta, un sourcil arqué se demandant sûrement ce que je faisais. Je gribouillai mon numéro de téléphone. Une fois terminée, je m'éloignai un peu de lui, pris une mèche de mes cheveux entre mes doigts.
                   -J-Je t'ai écrit...M-mon numéro de t-téléphone, bafouillai-je, gênée. Je...Si tu as be-besoin d'aide, a-appel moi, je viendrai te donner un coup de main. J-Je te dois bien ça.
                   Il fit un autre sourire, me salua d'un signe de la main, me conseilla de ne pas trop faire d'effort demain afin que l'état de ma cheville ne s'empire pas, me souhaita bonne nuit et finit par s'en aller. Je fermai la porte à clé et m'adossai. Est-ce qu'un jour, je le reverrai ? « Tu me le rendras une prochaine fois »... Une prochaine fois ? Ça voulait dire qu'on allait se revoir ? Juste à cette idée, je me mis à trépigner sur place, le cœur battant toujours aussi fort.
                   Je montai rapidement dans ma chambre. Il se faisait tard, je n'avais pas faim, je préférai aller me coucher directement, j'étais fatiguée. Je tombai sur mon lit et poussai un soupir. Quelle journée ! Je ne pensai pas rencontrer quelqu'un comme lui aujourd'hui, je pensai sérieusement que ce serait une simple balade.
                   Raphael... Je me mis à rougir juste en repensant à lui avec son sourire en coin. J'attrapai un bout de son t-shirt que je portai et humai le même parfum boisé de tout à l'heure. Je me mordis les lèvres, pris mon coussin et le serrait contre moi en poussant un petit cri, j'étais, de plus impatiente de le revoir. Moi qui avais toujours eu du mal à croire que le coup foudre existait, je mettais bel et bien trompé... Je n'aurai jamais cru qu'un jour, j'éprouverai de telles sensations... Et ce sentiment... Je me redressai rapidement. Qu'importe ce que je dois faire pour le revoir, je le ferai ! C'était la première fois que ça m'arrivait et je n'allais sûrement pas baisser les bras, pas maintenant... Je me rallongeai avec un grand sourire dessiner sur le visage. J'ai enfin trouvé mon « homme idéal »...

                   -SÉRIEUX ? Hurla Liza.
                   J'éloignai mon téléphone de moi. Je déteste quand elle braille comme ça. J'entendis un « Mylena t'es toujours là ? » Et repositionnai mon appareil près de mes oreilles. Le jour qui avait suivi ma rencontre avec Raphael, j'avais décidé d'appeler ma meilleure amie afin de la mettre au courant. Je n'avais même pas terminé ma phrase qu'elle a commencé à hurler qu'elle était heureuse de me voir (enfin) éprouver des sentiments pour un garçon. Elle m'avait posé de nombreuses questions sur lui : son physique, son comportement envers moi, notre rencontre et j'en passe et lorsque je lui avais dit qu'il était en plus d'être mignon, et très bien éduqué qu'il était britannique, elle avait hurlé dans le combiné. Voilà où nous en étions : j'étais au téléphone avec une hystérique qui voulait savoir les moindres détails de cette soirée...
                   -Oui, il s'est comporté comme un vrai gentleman et il s'est très bien occupé de ma cheville.
                   -Et... Tu comptes le revoir ? Me demanda-t-elle.
                   -J'aimerai bien...au moins pour le remercier et lui rendre ses vêtements, mais... Je ne lui ai pas demandé son numéro et je ne me rappelle plus très bien de l'itinéraire à prendre pour aller chez lui...
                   -Tu crois qu'il aimerait te revoir ?
                   -Je... Je ne sais pas, murmurai-je d'une voix à peine audible.
                   C'est vrai que moi, j'aimerai bien le revoir, mais... Et lui ? Peut-être qu'il a dit ce « une prochaine fois », comme ça, sans l'avoir vraiment pensé. Je suis bête d'espéré qu'un beau jour, il m'envoie un message en me demandant un rendez-vous. Nous n'étions que des connaissances... Rien de plus.
                   -Tu lui as laissé ton numéro, n'est-ce pas ? Demanda mon amie.
                   -O... Oui.
                   -Il ne reste plus qu'à espérer qu'il veuille te revoir.
                   J'entendis quelqu'un hurler, sûrement la mère de Liza, cette dernière beugla et je dus une fois de plus éloignée le combiné de mon oreille, si elle continue comme ça, elle va me rendre sourde ! Je l'entendis bougonner dans sa barbe, elle n'était pas très contente d'être dérangée.
                   -Bon, Mylena, je dois te laisser ma mère veut qu'on aille skier. Je te rappelle ce soir.
                   -D'accord, à tout à l'heure.
                   Je raccrochai et posai mon portable à côté de moi. Je poussai un soupir et me rallongeai sur mon lit, une main sur mon visage. À chaque fois que je fermai les yeux, je revoyais Raphael me sourire. Il me hantait depuis hier soir et je n'avais pas réussi à trouver le sommeil. J'entendis ma mère m'appeler pour venir manger, je me redressai, mis mon téléphone dans la poche de mon jean et descendis en bas. Elle avait déjà mis la table et me fit un grand sourire quand elle me vit. Maman était rentrée à sept heures du matin, ne trouvant pas le sommeil, je l'avais entendu. Elle s'était directement couchée et s'était levée à onze heures et demi prétextant qu'il fallait qu'elle fasse à manger. Je remarquai des cernes sous ses yeux, soupirai et m'installai à table.
                   -Maman, commençai-je, tu devrais aller te reposer.
                   -Mais je vais bien, je n'ai pas besoin que tu te soucies de moi par contre toi, tu marches bizarrement, tu t'es fait mal ? S'inquiéta-t-elle.
                   -Je... Je suis tombée et je me suis légèrement tordu la cheville. (elle se redressa brusquement.) Ne-Ne ne t'inquiète pas 'man, demain, je n'aurai plus mal, il suffit que je me repose aujourd'hui.
                   Elle soupira, soulagée et se réinstalla. Nous commençâmes à manger, on parlait de tout et de rien, riant de temps en temps. Le repas terminé, je me relevai, débarrais la table et forçai ma mère à aller se reposer pendant que j'allais faire la vaisselle. J'eus du mal à la convaincre, mais elle finit par capituler et partit au lit, en boudant légèrement. Oui, ma mère pouvait agir comme une gamine, mais c'est ce qui faisait son charme. Une fois les plats nettoyés, je séchai mes mains encore mouillées avec un torchon. Je me dirigeai vers le canapé afin de regarder la télé, alors que j'allais m'asseoir, mon téléphone vibra sans ma poche me faisant sursautée : j'avais reçu un message. Je regardai l'heure, ça ne pouvait pas être Liza, elle avait dit ce soir et Maximilien était chez sa grand-mère dans un endroit où son téléphone ne captait pas. Mais... Qui alors ? Mon cœur rata un battement et si s'était... Lui ? J'attrapai rapidement mon appareil, je ne connaissais pas le numéro, j'ouvris le message et le lu rapidement : « Mylena ? C'est Raphael, j'espère que ta cheville va mieux et... Enfin, tu as dit que si j'avais besoin d'aide, je pouvais te demander, alors si ça ne te dérange pas, et si tu es libre demain toute la journée, ça te dirait de m'aider à emménager mon appartement ? »
                   Je sentis mes joues rougir, il me sollicitait pour que je l'aide ? Il me demandait de venir chez lui, demain ?! Je trépignai sur place en poussant un petit cri, j'étais tellement heureuse. J'allais le revoir !! J'envoyai une réponse positive en précisant que je n'avais pas retenue l'itinéraire pour aller chez lui et quelques minutes plus tard, il me répondit : « Super ! Donc rendez-vous demain, neuf heures et demies à l'endroit où on s'est rencontré, je viendrai te chercher. »
    Je poussai un second petit cri et sautai sur le fauteuil. Demain, j'allais le revoir, j'avais tellement hâte d'y être !
                   -Mylena, mais pourquoi diable cris-tu ?!
                   Je sursautai, arrêtai de sauter sur le canapé et regardai ma mère, bras croisés qui venait d'entrée dans le salon. Je m'assis sur le divan, en me mordant légèrement la lèvre inférieure. Elle me regarda surprise par mon comportement, elle dut remarquer mes joues rouges et mon portable dans ma main, car elle fit un petit sourire avant de venir s'installer près de moi.
                   -Qui aurait cru qu'un garçon pourrait te mettre dans cet état, lâcha-t-elle au bout de quelques minutes.
                   -M'man !
                   -Ma petite fille devient grande, s'écria-t-elle en essuyant une larme invisible. Comment il s'appelle ton petit ami ?
                   -Ce n'est pas mon petit ami ! C'est... C'est juste une connaissance...
                   -.... Que tu aimes.
                   Je me mis à rougir comme une idiote. Ma mère se mit à rire et caressa le haut de ma tête, elle me fit un grand sourire et ses yeux pétillaient de malice. Elle me dévisageait attendant que je me confie à elle. En parlant d'elle, n'était-elle pas partie se coucher ? Je soupirai et mis ma main sur mes yeux, elle n'écoute jamais ma parole ! Il ne faudra pas qu'elle s'étonne si elle est fatiguée demain ! Je la forçai à retourner au lit, afin qu'elle me laisse tranquille. En plus, je n'avais pas envie de parler de lui, j'ignorai tout de lui, en fait, je connaissais que son prénom. Lorsque ma mère comprit que je n'avais pas envie de discuter de lui, elle hocha légèrement la tête, et retourna au lit. Je soupirai et m'allongeai sur le canapé. Je regardai une seconde fois le message de Raphael, je souris, j'avais tellement envie d'être demain !



     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 8 Janvier 2015 à 17:16

    Franchement trop génial ! C'est sur que ce n'est en aucun cas ce qui pourrai arriver dans la vrai vie mais c'est tellement mignon ! ><

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    Jeudi 8 Janvier 2015 à 18:13

    Tout à fait d'accord ! Je n'ai jamais lu quelque chose d'aussi... emportant ! Bon ce n'est peu être pas français mais franchement j'étais tellement à fond que j'ai oublié tout ce qu'il y avait autour de moi ! ^^

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    Jeudi 8 Janvier 2015 à 18:25

    Oui et je n'ai pas l'habitude de mentir !

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